la Belle et le Président

Fleur des Taudis

Le voyage avait été long. Le froid d'Adjit avait eu raison du peu de force qu'elle avait à son réveille et l'avait assoupis peu après le décollage. Quand elle repris ses esprits, réchauffée par la couverture et plus éveillée de ses cinq sens, ils survolaient une grande ville en construction. De nombreux échafaudages se dressaient un peu partout et elle pouvait même voir au loin un tas de ruine métallique. Elle ignorait ce qui avait bien pu se passer ici mais ça avait du être impressionnant.
Reno était occupé à piloter l'hélicoptère et Tseng était assis non loin. L'appareil perdant de l'altitude, la jeune femme devina que la ville en dessous était la fameuse Edge où les deux hommes en costumes lui avaient dit qu'ils l'amèneraient.
Après un atterrissage en douceur, ce Reno était décidément un très bon pilote, on l'aida à descendre de l'engin volant. Plus pour ne pas gêner ses sauveurs que par pudeur, elle garda autour d'elle la couverture qui l'avait réchauffé jusqu'a présent pour cacher sa nudité? Ils lui expliquèrent qu'ils avaient quelque chose d'urgent à faire pour leur "patron" et qu'ils reviendraient le plus vite possible. Un des deux hommes donna l'ordre à ce qu'on lui prête des vêtements puis ils repartirent, la laissant seule. Les vêtements, identiques à ceux de Tseng et Reno, étaient presque parfait, juste à peine plus grand. quand on les lui passa, elle entendu dire que c'était le "costume de rechange" d'une certaine Elena. Il faudrait qu'elle pense à remercier cette fille.
Enfin vêtue, et présentable, l'amnésique du se résoudre à attendre dans ce bâtiment où tout le monde semblait très occupé. Elle arrivait à peine à s'adresser aux peu de personne qu'elle vit à l'étage où on l'avait laissée. Pendant environ deux heures, elle attendit patiemment, regardant par la fenêtre, se dégourdissant les jambes, essayant de discuter avec des gens pressés... elle en conclue qu'il devait vraiment se passer quelque chose d'étrange et que décidément cette ville était beaucoup trop grise. Elle revêtait de ne pas y voir plus de couleur. Mais peu importe ces pensées frivoles.
Quittant l'étage des Turks, elle chercha un endroit où elle pourrait se trouver à manger. Une cafétéria ou un truc comme ça. Elle avait sacrément faim soudainement. Trop d'énergie dépensée depuis son réveille sans doute. Par un jeu du destin assez douteux, Aeris entra dans le même ascenseur qu'une personne se rendant à l'étage présidentiel. C'est ainsi qu'elle finit devant la porte du bureau de celui ci. Elle était certaine de ne pas devoir être là sans compter que la présence rassurante qu'elle avait sentis avec elle prés du lac semblait comme... assourdie ici. La personne qui avait pris l'ascenseur en même temps qu'Aeris et qui était entrée dans le bureau avec quelques papiers ressortie de la grande pièce présidentielle très rapidement mais, ouvrant la porte en grand. La jeune femme aux yeux vert feuille fut un instant yeux dans les yeux avec le regard ciel d'été du jeune et séduisant président de la Shinra compagnie. La même sensation qu’elle avait eu en rencontrant Tseng et Reno la traversa. Elle connaissait cet homme…

(hj: je suis désolée j'avais pas beaucoup d'idée surtout pour le titre... )

Intouchable

Il était déjà tard, lorsque la secrétaire entra dans le vaste bureau, meublé uniquement par quelques tableaux au mur, un fauteuil en cuir noir luxueux et un imposant bureau fait de verre. Elle déposa promptement sur le rebord de ce dernier les nouveaux dossiers du soir et repartit tout aussi rapidement par habitude sûrement, sans un regard, ni un remerciement de la part de l’homme assis dans ce qui semblait être un fauteuil roulant, penché sur une pile de documents qu’il paraissait signé machinalement. Un immense châle blanc recouvrait presque entièrement l’intégralité de son corps, de ses nombreux bandages et de son fauteuil. Seul était visible un œil, dont la couleur bleu ciel contrastait parfaitement avec le paysage qui se dessinait derrière lui, à travers l’immense bais vitrée, composé d’un ciel sombre et nuageux et d’une ville silencieuse en pleine reconstruction. Edge, cette ville du renouveau à l’image du corps de l' hériter de l’empire Shinra et de sa dévotion nouvelle, symbole d’une lutte gagnée contre le désespoir et qui pourtant souffrait d’un mal nouveau, un épuisement permanent qui avait assaillit le monde, ses habitants et son président. Rufus ne put s’empêcher de s’attarder sur la marque noire qui entachait la main, néanmoins ferme, resserrée autour d’un stylo verdoyant. Un fin rictus défigura les traits de son visage stoïque. Une souffrance nécessaire à la rémission des péchés de l’humanité, du moins l’avait-il pensé en premier lieu, mais peu lui importait désormais, car cette nouvelle bataille, il l’avait également remportée. « Elle » l’avait aidé, celle qui était à l’origine de tous les maux. La mère soignant les blessures infligées par le fils… Sentant qu’il s’en allait vers une réflexion bien trop profonde pour une heure aussi tardive et dont il n'avait pas encore toutes les pièces, il balaya d’un regard furtif, les noms des dossiers qu’on lui avait apporté à l’instant même. Un projet pour un orphelinat... Des fonds d’investissements pour de nouvelles infrastructures visant à rebâtir la nouvelle ville… Des demandes de subventions pour un nouveau médicament en voie d’éradiquer l’épidémie de grippe…Ainsi que…

Son regard se posa brusquement sur l’entrebâillement de la porte, restée ouverte. Son rictus disparut, son unique pupille visible sembla s’écarquillée une fraction de seconde seulement. Ce vert émeraude incomparable… Il ne pensait pas en contempler de nouveau l’éclat un jour.

Aeris…

Ce son bref, à peine audible, sortit de sa bouche spontanément. La clé de la Terre Promise que son père avait tant convoitée, était à présent devant lui. L’ultime héritage des Cétras était encore en vie. Les Turks n’avaient donc pas menti, ni divagué. Lui dont on comparait le cœur à du marbre blanc, ne put dissimulait une étincelle de vie dans son regard obnubilé. Il se devait néanmoins de vérifier le deuxième point. Etait-elle réellement devenu amnésique ? N’était ce pas, après tout, un dût insignifiant pour avoir défier la mort ? Toute naissance et de surcroît renaissance, n’impliquait-elle pas une identité nouvelle ? Mettant un terme à ses propres interrogations, d’un geste nonchalant de la main, il lui désigna le fauteuil qui se situait devant lui, lui donnant ainsi la permission d’entrer et l'invitant aussi à venir s’asseoir.

L’éducation, que j’ai reçue, voudrait que je me lève… Pardonne-moi si j’en suis incapable.

Son ton redevenu neutre, fut brusquement masqué par un bruit de moteur électrique. Son fauteuil roula pour se positionner juste à coté de son bureau. Il avait toujours son regard étincelant plongé dans celui de la ressuscitée et sa voix se fit plus assurée.

Crois-tu en la Rédemption… Aeris ? Car moi, Rufus Shinra, j’ai souillé ce monde…

Fleur des Taudis

Quand Aeris vit l'invitation du Président, elle cru au premier abord qu'il ne s'adressait pas à elle et chercha des du regard quelqu'un d'autre susceptible d'être celui ou celle que le jeune homme invitait à s'assoire. Mais autour d'elle, il n'y avait personne. Que lui voulait cet homme que tout le monde nommait Président? Elle se le demandait. Après tout, elle n'était qu'une jeune fille commune... certes elle avait été retrouvée nue dans un lac sur un autre continent par les Turks mais elle ne s'en sentais pas moins... normale.
Intriguée, elle entra dans le bureau, laissant la porte entrebâillée une nouvelle fois, au cas où et vint s'assoire dans le fauteuil désigné. Le président s'excusa de ne pas se lever en la tutoyant, renforçant son impression de déjà vu. Soit il la connaissait et elle avait de la chance soit il était juste impoli de la tutoyer ainsi.
Il sorti de derrière son bureau dans un bruit électrique et la jeune femme découvrit que le puissant président était dans un fauteuil roulant. Elle se demandait comment il s'était retrouvé dans cet état et pourquoi ce drap recouvrait la moitié de son visage. Le seul indice était à peine visible et elle ne l'avait pas remarqué. Mais même si ça avait été le cas, la tache noire dépassant de sa manche immaculée ne lui aurait rien dit du tout. Avant qu'elle n'ait eu le temps de demander comment il se nommait, il lui posa une question étrange en l'appelant "Aerith"; Etait-ce là son nom? Ce prénom lui était familier mais... rien n'était certain la concernant.

"Je l'ignore... Quand on veut vraiment racheter ses actions ou ses paroles je crois que tout est possible. Que voulez vous dire par... souillé? "

La demande de ce Rufus Shinra était très singulière ainsi que son affirmation. Aeris préférait laisser ses propres questions de côté pour le moment. Il régnait dans l'air une atmosphère pesante, désagréable. Elle se sentait un peu mal à l'aise face à cet homme qui semblait en savoir plus qu'elle sur qui elle était.

Intouchable

Un silence glaciale imposa son règne durant de longues secondes à peine. Ce fut comme s'il eut happé le bureau tout entier et tous ses occupants. Mais en réalité chacun des deux protagonistes s'étaient lancés dans un jeu de réflexion sur son partenaire , cherchant une faille dans l'attitude de l'un, des réponses dans celle de l'autre. L’héritière d’un pouvoir incommensurable pouvait-elle réellement avoir disparu de la surface de la terre, pour réapparaître devant lui, sans le moindre souvenir, sans aucun rempart contre sa volonté ? Mais pour combien de temps seulement ? Ineptie que de penser au temps. Si son état n'était pas un mensonge, n’était ce pas là, le signe d'une glorieuse providence; d'un destin divin jouant en sa faveur ? Mais dans le cas contraire...

Moi et ma compagnie, sommes responsables de l’état actuel du monde. Pendant des années je me suis nourri du chaos que j’ai moi-même engendré : J'ai pillé chaque fragments de cette terre et corrompu presque toutes les âmes qui m'ait été donné de rencontrer. J’ai répandu une telle quantité de sang... Je me suis laissé consumer, aveuglé, par ce pouvoir de destruction qui était devenu mien.

Il s’interrompit un instant. La honte peut être, la peur sans doute d’inquiéter son interlocutrice. A moins que ce ne soit cette petite lumière rougeâtre, qui clignota vigoureusement sur l’une des nombreuses colonnes de l’interphone. Il savait exactement de quoi il s’agissait. Et il connaissait également ses priorités. Une simple pression de doigt et la lueur se reflétant sur la bais vitrée s’estompa. Il poursuivit de cette même voix froide, mais douce, ne donnant nullement l’impression de s’être tût ne serait-ce qu’un instant.

Mais aujourd’hui, je vais réparer mes fautes. Je vais rebâtir un monde meilleur. M’aideras tu Aeris ?

La question fut tout aussi soudaine que la première. Il prit grand soin de répéter son nom, ne laissant rien paraitre, il se devait de confirmer cette sincérité qui lui semblait, ou qu'il voulut, décelé dans l'expression de la jeune fille.

Je sais à quel point tu es perdue. Tu es comme un enfant qui vient de naître et je t’incombe déjà d’une lourde responsabilité; que tu as bien du mal à discerner. Tes souvenirs sont flous voire inexistants, ton identité ne t'appartient plus et ta vie passée te semble oubliée... Mais l’essence de ton âme, elle, reste intacte, je le sais. Et c’est de cette essence même dont j’ai besoin, pour guider mes choix et mes pas…

Une pointe d’intérêt put facilement être décelée dans ses dernières paroles, laissant peut être échapper un projet tout particulier, dont il était, depuis la mort de son géniteur, seul détenteur. Il lui tendit alors une main assurée, néanmoins entachés par les ravages du passé, comme pour sceller un pacte, plus ou moins sacré, sans pour autant en avoir véritablement révélé tout le contenu.

Je t’en prie, aide moi à devenir celui que j’aspire à être.

Fleur des Taudis

Quand Rufus commença à faire son mea culpa, énumérant sans entrer dans les détails les dégâts que lui et sa compagnie avaient causés. C’était un homme de pouvoir, Aeris comprenait maintenant qu'il n'était pas qu'un petit président de Pays mais qu'il avait été un dictateur, un manipulateur et un profiteur. Elle avait du mal à imaginer qu'un homme aussi jeune ait pu commettre tant de fautes. Cela lui faisait presque peur.
Avant même qu'elle ait eut le temps de trouver quoi dire face à ces paroles, Rufus continua sur sa lancée en affirmant vouloir se racheter en changeant le monde en mieux. Et il lui demandait son aide. A peine la question fut posée qu'une voix lointaine au plus profond de son âme chercha à la mettre en garde, la poussant à refuser mais Rufus continuait de parler.
Perdue, une enfant qui viens de naître, sans identité... Oui elle était tout ça. Après tout, ce nouveau corps avait pris sa première inspiration il n'y a que quelques heures maintenant. Rufus était un homme politique brillant, usant des mots justes pour la convaincre. Il parlait de l'essence de son âme, il disait qu'elle pourrait le guider...
Souriant à elle même, Aeris se demandais qui elle pouvait bien être pour que ce puissant homme d'état lui demande de l'aider avec tant de ferveur. Cette voix au fond d'elle, qu'elle prenait pour sa conscience mais qui était rien de moins que le murmure de la Planète tentant de protéger sa dernière enfant, la faisait douter quand aux intentions de cette homme. Cependant, quand il leva sa main en la priant d'accepter de l'aider à devenir un homme meilleur, sa compassion pris le pas sur sa raison et elle accepta le geste en mettant sa propre main dans celle du Président.

"Je ne sais pas si je suis vraiment cette Aeris comme vous m'appelez mais je vous aiderais du mieux que je peux pour rebâtir ce monde. "

Elle en avait le ventre serré, ce qui était très désagréable avec son estomac vide. Avoir accepté la proposition du jeune Président était à double tranchant. Il pouvait très bien la baratiner dans l'état où elle se trouvait mais pour le moment, elle se sentait perdue et si elle était vraiment cette Aeris et pas un simple sosie, il pourrait lui en dire plus sur qui elle était.
Son ventre gargouilla fortement, rappelant à sa propriétaire pourquoi elle était sortie du bureau de Tseng. Confuse du bruit qui en résultat, elle s'excusa immédiatement.

"Oups... désolée Monsieur Shinra. Si l'aide que vous voulez peu attendre, crois que mon estomac ne le peut pas. Votre secrétaire m'a pris de vitesse dans l'ascenseur alors que je voulais me rendre à la cafeteria..."

Au moins cette manifestation bruyante de son ventre avait eut le mérite de changer le sujet de la conversation même si ça n'allait pas durer. Mais peu être que la tension qu'elle ressentait n'était que l'effet de la faim. Une fois rassasiée, elle se sentirait plus à l'aise.

Intouchable

Plus que du doute, un éclat de méfiance entailla ces deux émeraudes verdâtres que Rufus Shinra n’avait cessé d’admirer depuis que la jeune fille était entrée . Peu importe les raisons ou les causes, un pacte venait d’être scellé, main dans la main, entre les héritiers des deux empires les plus puissants de ce monde que l’histoire n’ait jamais porté. Et alors qu’un silence solennel lourd de sens venait de s’établir, il fut subitement interrompu par le cri de supplice d’un ventre affamé mais non moins intempestif et les excuses de la jeune Cetra. Le président d’abord surpris, arbora ensuite son fin sourire, rempart face à toute forme de désagréments. Il fut le premier à extirper lentement sa main de cette étreinte avec une telle facilité et pourtant si forte et pleine de conséquences pour l’avenir des hommes. De cette même main, il tapota son interphone. Dans la minute qui suivit, un homme vint se planter sur le pas de la porte sans un mots, attendant ses directives.

C’est à moi de m’excuser. J’ai abusé de ton temps. Cet homme te conduira dans tes appartements, qui seront tiens désormais. Il t’apportera tout ce que tu demanderas.
Aeris, je veux que tu saches que tu n’es plus désormais mon invité, mais mon allié privilégié. Une fois que tu estimeras t’être suffisamment reposer, je m’entretiendrai d’avantage avec toi sur mes projets pour restaurer cette ville et j’aurais des missions importantes à te confier.

Il parut hésiter un instant puis ajouta avec détermination.

Je n’oublie pas que tu as toi-même des questions à me poser et j’y répondrai, mais pas ce soir, ce soir il est trop tôt ou trop tard devrais-je dire.

Il sembla rire, mais il était impossible de juger car il s'était maintenant retourné pour admirer la nuit noire, qui enveloppait les gratte-ciel prétentieux, cherchant à toucher les étoiles tout là haut. Il fit un signe à l’homme et celui ci s’approcha d’Aeris, l’invitant d’un bras tendu à se lever.

Fleur des Taudis

Rufus fit venir un homme qui, lui expliqua-t-il, l'amènerait dans ses appartements. Elle n'était plus une invitée mais une alliée... C'était étrange de penser que, le matin même elle s'était réveillée à des milliers de Kilomètres de là, en proie au froid glacial du continent Glacé et qu'elle était à présent hébergée par l'homme le plus puissant du monde. Sans nom, sans souvenirs et sans possession elle n'aurait jamais pu imaginer que ses sauveurs l’auraient emmenée auprès d'un homme qui la connaissait et qui lui demanderais son aide.
Le destin avait un sens de l'humour assez unique dans son genre.
Le président souhaitait la revoir une fois reposée pour lui parler de ses projets. Il voulait lui confier des missions... Quels qu’elles soient, Aeris se résolut à faire de son mieux le moment venu.
Les derniers mots du président furent bien étrange et objet à question. Parlait-il de l'heure ou... Peu importe. Avec cette grâce qui la caractérisait, elle se leva et dit en souriant:

"C'est bien plus que je ne l'aurais pensé et je vous en remercie Mr Shinra. Bonsoir donc..."

C'était un peu familier mais elle ne savait comment exprimer cette penser autrement.
Sans attendre, son estomac grondant encore d'impatience, elle suivit l'homme qui l'emmena jusqu'à ses appartements. Même si elle ne voulait pas abuser de la bonté de Rufus, elle demanda, en plus du souper, à ce qu'on lui trouve des vêtements plus... appropriés pour qu'elle rende l'uniforme qu'on lui avait prêté.
Après un bon dîner, épuisée par sa renaissance et affaiblie par un mal de tête qui commençait à la prendre, Aeris s'endormi d'un sommeille où la vision de deux yeux bleu d'une brillance inhumaine la hanta...